Les rations qui chauffent : causes et conséquences 

Les aliments qui composent la ration sont pour la majorité des aliments humides (ensilages, coproduits humides). Ils contiennent naturellement une flore qui était souvent présente avant la récolte, et s’est développée dans les premières heures de conservation. Les conditions de stockage de ces aliments, sous forme d’ensilage ou d’enrubannage, stoppent généralement le développement de ces bactéries & levures, par absence d’oxygène. Mais lors de l’ouverture des silos, du dessilage et du mélange de la ration, elles sont de nouveau au contact de l’oxygène qui leur manquait, et reprennent leur croissance. C’est ce qui explique le phénomène de la « ration qui chauffe ».

Ces échauffements ont plusieurs conséquences :

  • Le développement des levures et bactéries se fait au détriment de la qualité nutritionnelle des aliments, car les microorganismes utilisent des nutriments qui ne seront alors plus disponibles pour les vaches.
  • L’appétence de la ration baisse, entrainant une baisse de l’ingéré des vaches.
  • On peut avoir des conséquences sanitaires (augmentation du nombre de mammites, montée des cellules somatiques) si la ration est très contaminée en bactéries & levures.

Les impacts sur la production et la santé des animaux peuvent être particulièrement importants pour les vaches en préparation au vêlage, en post partum et les vaches haute productrices. Sur ces phases, on recherche à augmenter la matière sèche ingérée pour répondre aux besoins nutritionnels et pour une efficacité alimentaire optimale.

Quels sont les facteurs de risques ? 

  • Certaines périodes de l’année sont plus à risque pour les échauffements de ration. Dès que les températures extérieures montent, les conditions sont plus favorables au développement des microorganismes, au front d’attaque comme dans la ration.
  • Les rations humides et les rations préparées pour plusieurs jours (rations taries, génisses, taurillons).
  • Les rations contenant des coproduits, souvent plus contaminés à cause des process d’obtention (drèches, pulpes, marc de pomme, etc)
  • La présence de refus non nettoyés à l’auge avant la distribution de la ration ; il est conseillé de nettoyer l’auge tous les jours. Les auges en résine, lisses, limitent les échauffements car elles sont plus faciles à nettoyer.
  • La présence de restes de rations dans la mélangeuse.
  • La préparation d’une partie des aliments humides dans la mélangeuse la veille du mélange.
  • L’utilisation dans la ration de fourrages mal conservés.
  • L’ajout d’eau dans la ration peut être un facteur de risque. Cependant, augmenter l’humidité de la ration peut aussi avoir des effets bénéfiques pour l’animal (limitation du tri et de la subacidose associée, augmentation de la production et des taux). Il est donc conseillé d’utiliser un conservateur si la ration chauffe, plutôt que de retirer l’eau.
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Toute l'utilité d'un conservateur 

En plus des mesures de limitation des facteurs de risque cités ci-dessus, il peut être nécessaire d’utiliser un conservateur de ration dans certaines situations. Voici quelques conseils pour faire votre choix :

  • Si la ration est riche en coproduits et en ensilage d’herbe, le risque bactérien est plus élevé. L’utilisation d’un conservateur acide de type SILOSAFE, s’opposant au développement des bactéries, sera recommandé.
  • Si la ration est à base d’ensilage de maïs majoritaire, on pourra utiliser le FONGISAFE qui s’opposera majoritairement au développement des levures.
  • Dans les 2 cas, la dose conseillée (entre 0.5 et 4L/T MV) dépend de la fréquence de distribution et de la conservation des fourrages utilisés dans la ration.
  • Si un conservateur sous forme de poudre est plus facile d’utilisation, nous vous conseillons le SILOSTAR TMR à la dose de 1 à 3kg par tonne de MV.

Dans certains cas, l’utilisation d’un conservateur permet aussi d’améliorer la qualité nutritionnelle de la ration proposée aux animaux. Par exemple, on peut ainsi envisager de faire une ration mélangée pour les taries même en cas de petits effectifs, si cette ration est préparée pour 3 jours. Le passage à une ration mélangée est susceptible d’améliorer la santé au vêlage et les performances des animaux après le vêlage.